Proses et poèmes reproduits sur ce site
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Sorbonne, 27 février 1960: L’évolution du poème en prose d’Aloysius BERTRAND à nos jours, conférence de Louis Guillaume.
Devant un auditoire où je distingue tant de poètes amis, je ne voudrais pas jouer le rôle du Maître de Philosophie endoctrinant Monsieur JOURDAIN. Pourtant, il est nécessaire d’énoncer d’abord quelques évidences : Tout ce qui est «vers» n’est point forcément poésie… Tout ce qui est «poésie» n’est point forcément vers… Pourquoi insister ? nous…
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Quatre de ses poèmes dits par Louis Guillaume
Voici quelques brèves indications sur les quatre poèmes dits par Louis Guillaume dans cet enregistrement qui remonte aux années soixante. – Le premier poème, intitulé oralement par l’auteur « Intersigne », figure sans titre dans La nuit parle (Subervie, 1961, prix Antonin Artaud; réédition par L’Amourier en 2007). – Les troisième et quatrième poèmes, « Noir comme la…
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L’ANCRE DE LUMIERE
La mer semblait de pierre calcinée, mate et pourtant transparente et, à une grande profondeur, sur un lit de sable gris, je distinguais fort bien l’ancre lumineuse qui m’empêchait de dériver. Il était seul, mon bateau, seul au milieu de l’immensité noire et, seul à bord, penché au dessus de l’abîme, je ne quittais plus…
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L’ANCOLIE
Sous le chêne, Enchaînée à l’ombre, Elle écoute l’oiseau Se gargariser de soleil. La vie est grise Mais tu te tiens à mon côté. Je me sens fier comme un arbre Quand tu me regardes. L’ancolie sous le chêne Se penche vers l’ombelle. Des étoiles se prennent dans les branches. Un ruisseau traverse la nuit.
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LE FEU MOUILLÉ
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FORTUNE DE VENT
Tout ce que vous m’avez offert, O vents d’autrefois, d’or volage, Sur ma pauvreté s’accumule, Sur la simple couche de terre Couvant le sommeil de mes morts, Dans le coin d’une île perdue Où sont réfugiés les nuages Et le présage des oiseaux Qui sillonnaient notre bonheur. Ce vide est toute ma richesse. Il rayonne,…
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AGENDA (n° 178)
Dis encore ce que tu saisAvec un peu plus de silenceAccumulé. Clame-leA bouche fermée, afinQue tous ceux qui le couventComme toi te reconnaissent.Tiens ta place dans ce chœurDésert où le bruit fermente,Attentif et seul. Ecoute :L’hirondelle poursuit son ombreSur les toits à petits cris.L’été ne sait pas encoreLe solstice près d’éclater.Nul n’entend soupirer la neigeSous…
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NOIR COMME LA MER
Tout ce que je ne puis te direà cause de tant de murs,tout cela qui s’accumuleautour de nous dans la nuit,il faudra bien que tu l’entendeslorsqu’il ne restera de moique moi-même à tes yeux caché.Tout ce que je ne puis te direet que tu repousses dans l’ombreà force de trop désirer,cet amour noir comme la…